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La France en course dans l'Europe du calcul

Le projet PRACE est lancé depuis quelques mois, l'occasion pour les centres à vocation européenne de marquer des points dans la course au Pétaflop. Cinq pays sont en course pour accueillir le premier centre de calcul de ce type en Europe, dont la France, qui héberge déjà le troisième plus grand calculateur au monde et qui continue à animer le domaine :

  • Une journée Penser Pétaflops est organisée le 13 mai par les principaux acteurs français.
  • Cette semaine, le CEA a commandé une nouvelle machine à BULL, portant à plus de 300 Téraflops la puissance du complexe de calcul scientifique du site de Bruyères le Châtel.

Le projet d'infrastructure européenne de calcul haute performance PRACE (Partnership for Advanced Computing in Europe) a été lancé au début de l'année 2008. Sa mission est d'organiser le calcul scientifique européen pour fournir aux chercheurs de la communauté des moyens comparables à ceux dont disposent les autres grandes puissances. L'objectif annoncé est l'émergence en 2009 d'un centre de classe Petaflopique (un million de milliards d'opérations à virgule flottante par seconde) dans l'un des pays de l'Europe. PRACE regroupe 15 pays européens, et comme l'avait souligné le président français voila quelques semaines, le couple franco-allemand en est le leader. Les deux pays collaborent donc pour accueillir les deux premières machines en 2009 et 2010, ce qui ne manquera pas de faire émerger des projets industriels communs aux deux pays et à l'Europe, sur le modèle d'EADS par exemple. A moyen terme, ce sont 3 à 5 machines de ce type qui seront disponibles sur le sol européen, la Grande-Bretagne, l'Espagne et les Pays-Bas étant désireux de les accueillir.

La France a récemment accéléré son investissement et compte déjà un centre de calcul de taille internationale. Il s'agit du CJ2L (Centre national Jacques Louis Lions), né du regroupement entre le CCRT (Centre de calcul « recherche et technologie » du CEA) et l'IDRIS (Institut du Développement et des Ressources en Informatique Scientifique du CNRS). Le regroupement sera concrétisé en 2008.

  • le CCRT, qui constitue la branche civile du CEA, va porter sa puissance à 300 Térasflops au début 2009. En association avec l'agence française GENCI (Grand Equipement National de Calcul Intensif), le CEA vient de commander à Bull 1068 nœuds supplémentaires (Novascales 8 cœurs, soit 57 Téraflops) pour rejoindre les 848 existant (46 Terasflops en 2007) ainsi que 48 nœuds GPU de 512 cœurs (192 Téraflops). La puissance brute du centre sera donc de près de 300 Téraflops, pour 25 Téraoctets de mémoire et un espace disque de 1 Pétaoctet.
  • l'IDRIS a mis en service il y a quelques jours le troisième plus grand calculateur au monde, et le plus puissant d'Europe. Le nouvel ordinateur atteint 207 Téraflops. La machine, conçue par IBM, se compose d’un ensemble de dix « armoires » Blue Gene/P (mars 2008) et de huit racks Power 6 (juillet 2008).

Le Pétaflop sera au cœur de la journée Penser Pétaflop organisée conjointement par le CNRS et le CEA le 13 mai à l'Institut Pasteur.

>> Inscription et renseignement

Ce colloque se place dans la perspective des initiatives européennes visant à l’implantation de machines « pétaflopiques » sur notre continent. Il a pour principal objectif d’accompagner la première phase de la prospective nationale en matière de Calcul Intensif (CI). L’objectif est de créer une communauté dynamique d'utilisateurs permettant de positionner la France pour accueillir rapidement sur le territoire national une machine de cette puissance à l’usage de la recherche scientifique. Il s’agit, entre autres, d’identifier et de caractériser :

  • les domaines scientifiques les plus aptes, aujourd’hui, à bénéficier du « pétaflops »,
  • le système intégré de machines et de réseaux qui optimisera la mise en œuvre du CI,
  • les développements logiciels et technologiques qui en renforceront l’utilisation,
  • l'organisation du fonctionnement de ce système (formation, environnement),
  • les liens indispensables à créer entre utilisateurs et constructeurs, pour le futur du CI.

S'appuyant sur une consultation large de la communauté scientifique nationale, des industriels concernés et de quelques collègues européens, ce colloque sera complété pas deux jours de rendus d’ateliers, en novembre 2008 permettant d'explorer, de manière concertée, les enjeux et les modalités d’actions, et de recommander des actions concrètes.